Le bonheur

 Il court sur toutes les lèvres dans le monde et dans toutes les sociétés. Tous les êtres humains y aspirent et tentent de l’obtenir à n’importe quel prix. Le bonheur est intemporel et comme le décrit si bien Rimbaud, le bonheur se vit dans une sorte d’éternité. Selon le Petit Robert, le bonheur serait « l’état de la conscience pleinement satisfaite ». Ce qui voudrait dire qu’il existe la conscience du bonheur et celui qui est heureux vit d’une manière comblée.

Tout d’abord, pour le reconnaître, il est important de définir ce qui peut nous combler dans la vie. Cela demande une bonne connaissance de soi-même. En effet, ce qui est bon pour l’un, ne l’est pas forcément pour l’autre. Celui qui prend plaisir à pratiquer un sport n’a pas systématiquement la même sensation que celui qui aime une activité artistique, et pourtant c’est un plaisir qui contribue à leur bonheur. Réfléchissons à ce qui dans le passé nous a rendu heureux.

Tenez, par exemple, je viens d’éplucher la première clémentine de la saison. L’odeur qu’elle dégage me procure le souvenir agréable des Noël de mon enfance. Ce parfum qui me remplit d’une belle émotion, contribue à mon bonheur. Au moment où je vous en parle, j’en ressens encore de la satisfaction.

Par ailleurs, au quotidien, une multitude de choses peut égayer notre vie, comme regarder éclore les fleurs du jardin, observer les mésanges boire dans la fontaine, sentir les rayons du soleil sur sa peau. Et le matin, si j’ouvre les yeux en envisageant la journée non comme une corvée, mais comme une exploration remplie de nouvelles expériences, ma vision de la vie et du monde sera passionnante. Mes actions seront productives et profitables.

D’autre part, croire que les sensations fortes sont les seules qui puissent nous faire parvenir au bonheur n’est pas réaliste. Certes, la vitesse excessive, la drogue, la violence, l’alcool apportent une réponse à une recherche d’excitations immédiates mais elles sont néfastes. En revanche, la naissance d’un enfant, l’emménagement dans sa nouvelle maison, la création de son entreprise… apportent une effervescence. En amour, l’extase recherchée apporte une sorte de griserie. Cela produit une saine excitation. Certes, Ces émotions sont passagères, éphémères, mais elles sont nécessaires car elles constituent un moteur pour avancer dans la vie. Ainsi, nous pouvons dire qu’elles contribuent à notre bonheur.

La quête du bonheur est liée à celle de notre idéal. Ainsi en étant conscients de nos valeurs, de nos besoins et de nos potentiels, nous serons en concordance avec nous mêmes. C’est en oeuvrant pour l’accomplissement de soi que nous trouverons la véritable signification de notre vie. Par exemple, Si vous aimez vous sentir utile vous pouvez vous épanouir en rendant service à votre entourage en utilisant vos talents. Si cuisiner vous passionne, vous pouvez inviter vos enfants, votre famille, vos amis et partager avec eux un moment merveilleux autour d’un repas préparé avec amour. Une fois que vous aurez trouvé ce qui peut vous apporter de la joie, il ne vous reste plus qu’à gouter ces instants le plus souvent possible. Vous donnerez ainsi un sens à votre vie.

On le voit, le bonheur appartient à chacun. Nous pouvons le ressentir et le savourer à notre manière. C’est aussi une attitude face à la vie qui mérite une attention particulière de chaque instant. En le cultivant avec bonne humeur et de façon positive notre bien-être s’installera petit à petit en conscience et deviendra pérenne. Il nous aidera à traverser les épreuves de la vie. C’est en cela que Rimbaud a raison.

Morine STRIDE
Décembre 2015